prévention des violences sexuelles

Bonjour à tous,

J’espère que vous profitez de cette période de vacances pour ceux qui en ont, pour vous changer les idées et vous ressourcer…
Si vous avez encore un peu de temps et envie de lecture, je vous adresse le lien pour que vous puissiez consulter la dernière publication du magazine « la santé en action ».
La thématique étant sur la prévention des violences sexuelles, cela vous parlera forcément…même si vous y trouverez certainement beaucoup de choses que vous savez déjà.

Il y est beaucoup question du rôle et missions des CRIAVS, de la prévention soulignant l’importance de l’éducation sexuelle, et les articles de la fin mettent en outre l’accent sur les préventions primaires et secondaire, à destination du grand public et particulièrement des enfants, et des victimes.

Beaucoup d’études, de liens aussi, une biblio conséquente, donc à partager largement, si vous avez dans votre entourage des travailleurs sociaux, personnels de petite enfance, personnel de santé, médico-social, police….

https://www.santepubliquefrance.fr/, et rechercher le numéro 448, ou regarder le fichier en PJ, que j’ai mis en ZIP, car le PDF était trop lourd…mais pas certaine que ça a fonctionné !

Bien à vous

Nadia

Bonjour et merci Nadia pour cette info .   je me  permets de mettre un lien plus rapide que celui que tu proposes . Il va directement au numéro 448 avec pdf et zip .   .

https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/sante-sexuelle/documents/la-sante-en-action-juin-2019-n-448-prevention-des-violences-sexuelles-comment-agir

Je précise qu il faut être équipé pour lire le dossier zip ! Moi même ; je ne peux pas l ouvrir.

Merci Cigale!

Je sors de la gendarmerie ou j'ai été entendue suite à ma lettre postée au procureur.
J'ai eu un très bon accueil de la part des gendarmes, mais par contre, je me suis vue poser des questions comme :

"pensez vous que le fait que vous n'ayez pas manifesté votre refus était un consentement pour M....."?
         
déjà, je ne l'ai pas vécu mais il me semble que même à l'age adulte, quand on est dans la sidération, soumis par quelqu'un qui abuse sexuellement de nous et qui a de l'ascendant sur nous....répondre à cette question....
mais à 6 ans! comment peut il y avoir des questions comme celles ci dans une audition en gendarmerie?

Les gendarmes font leur boulot, et ceux que j'ai eus étaient très à l’écoute. Ils suivent la procédure, ils posent les questions pré écrites, qui sont d'ailleurs les mêmes pour des atteintes sur mineurs ou majeurs. J’espère que ceux qui les pondent auront accès à ce santé magazine 448...(perso j'ai transmis l'info à la gendarmerie de Vaugneray...)

Ah oui il y a eu aussi, : M. ........vous a t il soumis de quelque manière que ce soit pour avoir des rapports sexuels avec vous?
ben non, j'avais envie de répondre, à 6 ans j’étais déjà bien en avance.

Je suis hyper en colère!!!faut que ça bouge!!!! C'est déjà tellement douloureux ces auditions, se retrouver à bientôt 50 piges aussi fragile qu'une petite fille de 6 ans...Supporter la violence et l’incohérence de ces questions...

Je mettrai bien des smiley avec des bombes et des trucs qui illustrent la colère mais je n'en trouve pas dans ceux définis dans le forum, mais le cœur y est!

Je comprends bien ta colère pour avoir eu le même  genre de questions et réflexions, ceci dans ma famille...Tu n as pas été entendue par le gendarme car il n a pas compris que tu avais 6 ans !! ...Donc il pose des questions inadaptees qui blessent terriblement la victime. Les magistrats, police gendarmes ou personnels de santé  ne sont presque pas formés   Et voilà donc les dégâts avec leurs questions démesurées. .qui peut fermer à  jamais un enfant si celle-ci est poser à  un enfant ..Rappelle chaque fois que tu dois , que tu avais 6 ans . !!! Rabâche...rabache....Vide ta colère, garde confiance et courage en toi. Bien avec toi.  Bise et amitié.  MClaire

Bonjour Nadia, bonjour à tous,
En effet, ces questions que l'on vous a posées sont édifiantes.
Je vais au commissariat début septembre suite au signalement que j'ai envoyé il y a quelques mois au Procureur. Vos réflexions sont très éclairantes et risquent de m'être utiles... Je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Je sais que je vais avoir affaire à une femme, une brigadière que j'ai déjà eu brièvement au tél pour des questions de dates de RV. Elle a l'air accueillante. Espérons qu'elle soit, avec les questions, plus délicate que les personnes qui vous ont reçues...
Je suis preneuse de vos conseils éventuels !
Bises et prenez soin de vous,
Zum

Bonjour à toutes et tous

Je comprends ta colère et le fait que tu aies été désarçonnée par la question du "consentement" (!), Nadia.

Ce que je peux comprendre/analyser aussi avec mes recherches de ces derniers temps, c'est que très probablement ces questions viennent parce que la Loi est mal faite. Si vous écoutez l'audition de Pascal Cussigh devant la commission sénatoriale (7 mai 2019) (30 min environ), vous comprendrez pourquoi les gendarmes posent ce genre de question. Extrait de l'audition de Pascal Cussigh:

Un enfant peut-il consentir à un acte sexuel avec un adulte ?
Si vous êtes choqués par la question c’est que vous êtes choqués par la Loi française.

La loi répond oui à une telle question. La réponse juridique est oui !

Viol vs atteinte sexuelle
Pour caractériser un viol, il faut établir la contrainte (particularité de la loi française – seule en Europe) + aucun régime particulier pour les enfants dans le code pénal français : il faut établir la contrainte pour une victime adulte ET aussi pour une victime enfant. AUCUNE DISTINCTION ENTRE UN VIOL SUR ADULTE ET UN VIOL SUR ENFANT.

Le régime « Atteinte sexuelle » présuppose que l’enfant a pu consentir à l’acte : qu’il n’y avait pas de contrainte, de violence ou de surprise mais qu’il y avait consentement. C’est ce qui arrive quand on n’a pas de preuve de contrainte.

Il faut prouver la contrainte pour établir le viol.

Pour toutes les plaintes de viol sur mineur, les juges vont avoir à répondre à cette question systématiquement : Un enfant peut-il consentir à un acte sexuel avec un adulte ? Cette question c’est la loi qui la pose. Pour savoir si on retient la qualification de viol ou d’atteinte sexuelle. Le consentement de l’enfant est donc examiné !!!
Etre jeune ne suffit pas pour caractériser la contrainte.
Etre jeune = circonstance aggravante
Or une circonstance aggravante ne peut pas être utilisée pour définir la contrainte.
(idem pour l’inceste)

La seule atténuation : jurisprudence de la cour de cassation de 2005 : viol sur 2 enfants de 1 an ½ et 5 ans. La cour de cassation a dit « pour les enfants en très bas âge, on ne doit pas se poser la question de la contrainte ».
Cette jurisprudence a été appliquée par la suite pour un enfant de 6 ans.
Barrière de non consentement à 6 ans alors qu’elle est à 15 ou 16 ou 17 dans beaucoup d’autres pays.

Fin de l'extrait.

Et ton post tombe bien, Nadia, car avec quelques victimes, on a envie de faire un "clip" avec des photos de victimes affichant leur âge (voir le modèle en PJ).

Cela afin d'essayer de sensibiliser, entre autre, sur le fait qu'il y a besoin d'inscrire dans la Loi un âge de non consentement automatique.

Accepteriez-vous de participer et de réaliser une photo dans le style de celle en PJ ?

Merci.



Jean-Luc

Je suis d aacord J. Luc . Les lois sont ainsi faites ...
.Mais là ou je ne suis pas d accord , c est le manque de formation donc le manque de bienveillance et de ce fait , des énormes maladresses qui  ne reconnaissent pas les victimes devenues adultes  ; comme des enfants innocents victimes   . C est un vrai problème très  dévastateur . Encore une douloureuse épreuve à  surmonter...
Quel impact supplémentaire sur son psychisme ? ? 
Comment fait celle  où celui qui est perdu ?? 
A quand les formations sur ce sujet ?  Chaque interlocuteur de la victime doit être  formé   . Cela éviterait bien des souffrances supplémentaires dont les victimes se passeraient bien ..Au premier regard  , sans faire état  de la loi, les victimes ont besoin d écoute, reconnaissance de bienveillance , de prise en charge .... Ceci est une priorité .

D'accord avec toi Cigale, la formation est nécessaire.
Je crois malgré tout que la loi étant ce qu'elle est, les interlocuteurs judiciaires ont toujours en tête l'obligation de trouver des éléments prouvant le non-consentement car cela sera étudié lors du procès, le jeune âge ne suffisant pas ! Donc tant que la loi oblige à prouver son non consentement et n'inscrit pas un âge seuil de non consentement, on aura toujours ce genre de questions, formation ou pas, bienveillance ou pas.
De plus, la formation, le changement d'état d'esprit va à mon avis de pair avec le changement de loi qui impulse une nouvelle vision des choses.
Et en plus changer la loi c'est facile et rapide (ou ça devrait l'être) alors que former les gens, changer les mentalités ça prend plus de temps.
Voici une vidéo de 4 min (et une pétition à signer si vous le souhaitez): https://www.facebook.com/Change.orgFrance/videos/2379642968970495/

Toujours pas d'accord J.luc ! Si les interlocuteurs sont formés ; ils mettront au moins délicatesse et  forme en posant leurs questions d' une manière adaptée.  Ils n arriveront pas avec leurs gros sabots !...qui écrasent les victimes  ...Dans les auditions Mélanie ;(  faites pour vérifier les mots des enfants)   ; il y a des techniques particulières , des questions non directes ; des jeux adaptés et ect... ces personnes sont formées.  Alors pourquoi pas les autres ( gendarme , policiers ect.....)  Et  cela  pour  les auditions des adultes ??  
Cela prend du temps  ? Peut-être.  Mais déjà  ; encore faut il que cela commence ..
Merci bcp  pour le  lien pétition.
Courage à  tous.  Amitiés

Si la loi change, ils n'auront pas à mettre délicatesse et forme dans leur questions ... puisqu'il n'y aura plus ce genre de questions
"moins de 15 ans, ok. La loi dit c'est un viol sans consentement, point final". Plus aucune question du genre "pensez vous que le fait que vous n'ayez pas manifesté votre refus était un consentement pour M....."?
"M. ........vous a t il soumis de quelque manière que ce soit pour avoir des rapports sexuels avec vous?"

La question ne se posera pas car la loi donnerait déjà la réponse...