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Le 13 avril 2016 - Communiqué de "La Parole Libérée"

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Le 13 avril 2016 - Communiqué de "La Parole Libérée" Empty Le 13 avril 2016 - Communiqué de "La Parole Libérée"

Message par Pierre FONTANARI Mer 13 Avr - 19:44

Le 13 avril 2016 - Communiqué de "La Parole Libérée" Cef10


Hier, le 12 avril 2016, trois mois jour pour jour après la conférence de presse de « La Parole Libérée » (la date a-t-elle été soufflée par l'agence de communication Vae Solis Corporate engagée par le diocèse de Lyon?), la Conférence des Évêques de France, au terme de 2 jours de réunion, a accouché d'une souris là où l'on était en droit d'attendre l'annonce de mesures fortes et novatrices, empreintes d’honnêteté, de vérité, de transparence, d’une réelle compassion pour les victimes mais aussi d'intransigeance pour les prêtres pédophiles.
Au lieu de cela, en effet, les mesures avancées, pour certaines, sentent le réchauffé, pour d’autres, semblent bien ternes, voire sans intérêt.
Certes, sur le papier, la liste des actions proposées peut sembler constituer un ensemble cohérent, mais seulement pour qui est ignorant des moyens déjà à la disposition de nos évêques.
Ainsi les cellules d'écoute - dont on annonce une mise en place généralisée - existent déjà dans certains diocèses, et ce, sans avoir prouvé leur efficacité. Souvenons-nous, par exemple, que dans l'Archidiocèse de Lyon, l'action d'une telle cellule a simplement abouti à ce que le père Preynat et l'une de ses victimes récitent un Notre Père en se tenant par la main, sans qu'une parole d'excuse, sans qu'une demande de pardon ne soit formulée par l'intéressé.
Ainsi la prise en compte des "cas anciens" qui loin d'être une nouveauté est prévue par le Droit Canon, puisque ce dernier permet qu'un évêque puisse requérir de passer outre la prescription pour des faits de pédophilie.
Ainsi les mesures conservatoires qui ne sont que l'expression du bon sens le plus basique. Comment concevoir, en effet, qu'un prêtre suspecté d'actes de pédophilie puisse rester au contact d'enfants, alors même que le Droit Canon invite sa hiérarchie (1) à le conduire à se dénoncer aux autorités judiciaires, (2) à proposer aux victimes de porter plainte, (3) enfin, à le dénoncer, si aucun des deux premiers verrous n’a été refermé?
Que penser de l'absence de mesures portant l'accent sur le "dépistage" des penchants pédophiles des futurs prêtres ?
Que dire, enfin, de l'absence de mesures en matière de soin et de suivi des prêtres pédophiles ?
Pour ne rien vous cacher, nous nous étions réjouis de savoir que la CEF se réunissait, attendant avec une certaine impatience, une réaction en phase avec les insuffisances que nous avions pointées dans le cadre de « l’affaire Preynat ».
Nous ne pouvons, hélas !, être satisfaits des propositions faites hier par la conférence épiscopale.
En effet, ce que nous attendions de la part de la CEF en termes de lutte contre ce fléau destructeur, autant pour les victimes que pour la crédibilité même de l'Eglise, plus que la mise en place de cellules, de commissions et d’autres grands principes ou effets de manches, c'était qu’il soit dit de manière claire et forte, que les hommes qui dirigent les diocèses, tel le cardinal Barbarin, doivent simplement faire preuve de volonté en matière de lutte contre la pédophilie. Car ces hommes, se voient conférés par le Droit Canon depuis maintenant 15 ans les pouvoirs suffisants en matière de combat contre la pédophilie. Oui : il leur suffit en fait de vouloir les utiliser.
Rappelons qu’un évêque « est l’incarnation de son Eglise. » *
D’un tel homme, investi de ses missions par le Pape, nous sommes en droit d’attendre discernement, lucidité et courage. Des vertus cardinales qui doivent présider à ses prises de décisions.
Des vertus cardinales, que les commissions, les cellules, les sites internet, les numéros verts ne remplaceront jamais.
C’est pourquoi, il est incompréhensible que l'arsenal juridique aujourd'hui à disposition des évêques paraisse encore nécessiter à leurs yeux la mise en œuvre de mesurettes telles celles présentées hier, alors qu'il n'est en fait question que de volonté.
Une volonté dont certains évêques ont très bien su faire montre en prenant leur responsabilité, face à la problématique de la pédophilie.
C’est pourquoi, à nos yeux, la CEF n’a pas voulu tirer les bonnes conclusions des dysfonctionnements apparus lors du traitement de certaines affaires de pédophilie.
Ces conclusions sont à nos yeux des plus claires : il est de la responsabilité de chaque évêque de traiter les cas de pédophilie survenant dans son diocèse et ce en utilisant toutes les armes mises à leur disposition par le Droit Canon et dans le respect des lois de la République.
A titre d’exemples, il nous aurait semblé pertinent que la CEF souligne avec force les propos du cardinal O’Malley, président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, qui a réaffirmé que les évêques devaient dénoncer à la justice toute suspicion d’abus sexuels : « au-delà des contraintes juridiques, ils assumeront leur devoir moral de signaler aux autorités judiciaires en charge de la protection sociale tout mauvais traitement, même présumé ».
Ou encore, ceux du Pape François lorsqu’il expliquait qu’«un évêque qui se limite à changer de paroisse un prêtre pédophile est un inconscient. La meilleure chose qui lui reste à faire, c’est de présenter sa démission».
Ceci aurait eu pour conséquence de replacer les évêques face à leurs responsabilités en espérant les conduire à faire preuve de courage, si besoin est.
Pour nous les choses devraient aujourd’hui être claires (clarito, comme dirait vraisemblablement le Pape François…), or elles ne le sont toujours pas.
Une nouvelle déception pour des victimes qui étaient en droit d’attendre un peu plus de la réunion de la conférence épiscopale qui se fixe comme mission de réfléchir « sur des sujets sociétaux, sociaux, éthiques, etc. [et qui est] au service de l’Eglise catholique en France et de la société française. » *.
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Le 13 avril 2016 - Communiqué de "La Parole Libérée" Empty réponse à Pierre Fontanari

Message par Jean-Pierre MARTIN-VALLAS Ven 15 Avr - 12:07

Je voudrais répondre au communiqué de Pierre Fontanari du 13/04 ,que j'approuve entièrement, en ajoutant que le principe des cellules d'écoutes est bon mais insuffisant. 
Ne peuvent les solliciter que les victimes qui les connaissent, c'est à dire pratiquement personne. Il convient donc que ces cellules aillent à la recherche des victimes en se faisant connaître par tout les moyens possibles et il y en a beaucoup. Libre aux victimes de parler ou non.  Celui  que je préconiserai est de passer par les institutions s'occupant d'enfants, et de se faire connaître au travers des moyens dont ces institutions disposent. Savoir que dans une institution, il est reconnu qu'un prédateur à sévi, pourra encourager d'autres victimes à se libérer par la parole.
La deuxième chose, que je considère tout aussi essentielle, est que ces cellules publient un rapport d'activité annuel. Cela permettra aussi de connaître l'impact réel des ces cellules. Je viens de découvrir  avec consternation que le "groupe d'accueil" mis en place par les Jésuites de France il y a deux ans, n'avait été  sollicité que deux fois, et ne s'était jamais réuni!

Jean-Pierre MARTIN-VALLAS

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