Le Pape, La Morandais et cie...

Bonjour Yean

Je comprends votre colère à propos des mots de De La Morandais, cependant je crois qu'il s'est fait mal comprendre. Personnellement, je me suis totalement reconnu dans ses mots "les enfants cherchent de l'affection" et je rajouterai que j'avais une curiosité sexuelle, mais à la hauteur d'un enfant de 8 ans, pas de celle d'un adulte. Il ne faut pas nier cela si on veut bien comprendre le mécanisme de la pédophilie. Le prédateur se sert de ces émotions/sensations de l'enfant, et il les DETOURNE, il les ABIME, il les MANIPULE, pour son propre plaisir, en aucun cas pour le bien et le développement de l'enfant.

Et votre parallèle avec les armes à feu est tout à fait pertinent je trouve. L'enfant peut éprouver une attirance vers ce "jeu". Mais c'est à l'adulte responsable de lui dire que ce "jeu" n'est pas du tout un jeu comme les autres ! De même qu'on ne laisse pas le volant d'une voiture à un enfant.

Comme vous dites, "Le prédateur profite de cette disposition de l'enfant pour en faire un objet sexuel", il ne faut pas pour autant nier cette disposition de l'enfant si on veut être efficace pour lutter contre la pédophilie: un enfant en manque affectif sera d'autant plus vulnérable en face de la manipulation perverse d'un pédophile.

bonsoir
Je me permets de réagir.
les actes des prédateurs sexuels sont condamnables. La justice condamne le viol. si je ne trompe, un viol est une relation sexuelle forcée non consentie ou ne pouvant être consenti par une des partie. dans le cas des mineurs le relation sexuelle ne peut être consenti; la personne ayant autorité doit être garant de la liberté et de la protection du mineur.
pour qui nous prenne les protecteurs des pédophiles en racontant que l'enfant désire être aimer, regarder, accepter, protèger . Le prédateur profite de cette disposition de l'enfant pour en faire un objet sexuel en éjaculant et en faisant sauter les verrous de l'humanité. Le prédateur sait que sa victime ne va rien lui faire. Et c'est par lâcheté qu'il détruit la capacité de création de l'humain.
prenons un autre exemple, un enfant demandant une arme à feu aussi séduisant qu'il soit se verra refuser l’accès à sa demande et le pervers qui lui mettrai une arme entre les mains s'assura que l'enfant ne tournera pas l'arme contre lui.
En résumé comprendre la pédophilie s'est être attentif à la croissance d'un humain.
La sexualité est un acte adulte.
Les prédateurs sexuelles sont des éternels petits rien qui n'ont rien à dire.
La Morandais tais-toi. Retourne à tes masturbations.
En espérant avoir été clair.
Relevons la tête et soyons créateur

Un grand merci Jean-Luc pour ce message dans lequel vous vous livrez de manière à nous éclairer sur la recherche d'affection d'un enfant qui peut devenir le medium sur lequel un pervers va assouvir sa propre ambiguïté.

Oui, vraiment, un grand merci, pour votre témoignage - très émouvant, très fort - des plus utiles.

Cigale, je maintiens que le fond de ce que dit de la morandais est vrai (même si la forme est maladroite). Il me parait extrêmement important de décortiquer les mécanismes de la pédophilie. Oui, j'affirme, dans mon cas (et si j'en crois les psy je ne suis pas le seul) mon agresseur a pu agir car j'avais un manque affectif. Cela ne fait pas de moi un coupable (mais a fait naitre ce terrible sentiment inconscient de culpabilité !), et cela permet de mieux comprendre (et donc de mieux lutter) contre ce fléau. Je confirme les propos de la morandais: mon agresseur n'a jamais utilisé la force ou la contrainte physique, il n'a jamais été violent: il a fait bien pire que ça, il m'a manipulé. La manipulation est un crime plus profond que la violence physique.

Je viens de faire une suite à mon texte posté tout à l'heure:

Mon état « down » de ce mercredi n’est pas tombé du ciel comme ça. Depuis une semaine environ je sentais que j’avais des périodes de mou, je sentais qu’il y avait un truc qui se pointait lié à la famille.

Mardi soir (donc hier !), séance de groupe psy. Dès le début de la séance je me ferme. Ca ne va pas. Une autre personne prend la parole et parle de son nouveau projet de vie (aller vivre au Danemark). Et là je m’enfonce. Je repense à tous mes projets que je n’ai jamais pu réaliser, coincé dans ma souffrance.

Résumé du dialogue/« jeu » qui s’en suit avec la psy :

Elle : « comment ça va Jean-Luc ? »
Moi : « mal. Je m’enfonce »
Elle : « quel âge as-tu ? »
Moi : « 4 ans » [ici précision : pour ceux qui n’ont jamais fait ce genre de travail psy, ça peut paraitre étonnant, mais en réalité c’est d’une évidence limpide ce que l’on ressent en cours de travail]
Elle : « que dit ce petit garçon de 4 ans ? »
Moi : « Je suis seul. Je veux qu’on s’occupe de moi. Je veux qu’on me regarde. Oui je veux qu’on s’occupe de moi » [même remarque que plus haut : ça sort spontanément, sans réfléchir, il s’agit bien de ressenti vrai]
Elle : « de quoi as-tu besoin ? »
Moi : « de m’allonger à côté de toi »
Elle : « je te propose déjà de venir t’asseoir à côté de moi »

Je m’installe à côté d’elle. [il faut aussi savoir qu’en « théorie » la psy représente la mère durant une séance – il y a un transfert]

Elle : « que ressens-tu ? »
Moi (avec des larmes qui viennent) : « c’est incroyable. Tu n’es tellement pas comme ma mère. La différence est criante et énorme. Si c’était ma mère à côté de moi, ce serait un bout de bois ou un glaçon. Tu es bien plus chaleureuse. J’ai toujours été seul. Tellement seul que je me suis enfermé dans une sorte de bloc. »

Elle me propose de prendre ma main. Ok pour moi.

Elle : « que ressens-tu ? »
Moi (les larmes continuent) : « j’ai 8 ans maintenant. La seule personne que j’ai jamais fait rentrer dans mon bloc, la seule pour qui j’ai ouvert mon bloc, c’est Perceveau. Je l’aimais. Je l’aimais vraiment. Il a su se faire aimer de moi. Je sais maintenant avec tout le travail déjà fait que c’était de la manipulation de sa part, qu’il s’est servi de moi, qu’il m’a manipulé pour assouvir ses pulsions. Mais moi je l’aimais vraiment.
J’étais tellement seul que je suis allé chercher de l’affection vers celui qui m’en donnait. »

Le travail se termine.

Chaque personne du groupe fait un retour sur ce travail. Et l’expression « sans ambiguïté » est lancée. C’est tout à fait ça. Ici Jenny (ma psy) m’a donné de l’affection sans ambiguïté. J’étais un petit garçon de 8 ans en demande d’affection. Elle était ma maman. J’ai reçu de l’affection sans connotation sexuelle, sans confusion, sans être l’esclave, l’objet, celui qu’on manipule honteusement, monstrueusement. Tout le contraire de Perceveau. C’est cela que ma psy cherche à réparer en moi : sentir que j’avais besoin d’affection parce que j’en manquais de ma mère, et que je n’ai pas à m’en sentir coupable si la personne vers qui je me suis tourné était machiavélique et m’a tendu un piège.
Faire la différence entre tendresse/affection et sexualité. Ne pas être dans la confusion. L’un peut aller sans l’autre … surtout pour un garçon de 8 ans !!!!!

On avait déjà travaillé sur ce manque affectif que j’ai cherché à combler avec Perceveau. Mais là c’était extrêmement prenant. Je revivais les émotions du petit garçon de 8 ans. J’étais ce petit garçon de 8 ans en manque d’amour, qui a ouvert son cœur et son corps … à un pédophile.

Le travail psy comme son nom l’indique est bien un travail. Parfois très pénible et très énergivore. Il n’est pas rare que les lendemains de séance soient très difficiles : fatigue + toute la merde remuée qui bien présente à l’esprit.

Donc suite à cette séance intense mardi soir, ma journée du mercredi a été rude …

La violence à plusieurs visages J.Luc . physique, psychologique , invisible, silencieuse ,  insidieuse ect.......
oui Pierre , ces propos sont condamnables , mais il n'est pas condamné , c'est bien là le problème  .Il mérite le tribunal ....Ou sont les droits de l'enfant , et les devoirs des adultes envers eux ?.  Et  avec ce genre de discours, les enfants sont loin d'être crus, et protégés , et les prédateurs peuvent continuer

Bonjour Pierre.
Au risque de vous choquer, j'ai été d'accord avec les propos de La Morandais. Je suis bien obligé puisqu'il raconte mon histoire !
Enfant en manque d'affection je me suis tourné vers celui qui m'en donnait. Et il n'a jamais utilisé la violence. Il a "juste" (y'a des guillemets !!!) manipulé cette demande de tendresse. Et pire même j'en ai redemandé !!
Je regrette que l'on soit tombé ainsi sur de La Morandais. Pour une fois qu'un curé disait un truc censé. Faire croire aux gens que la pédophilie se fait toujours avec de la violence cela ne sert pas à lutter contre ce phénomène. De la Morandais a parlé (de manière maladroite) de la manipulation ... et c'est ça qu'il faut faire comprendre.
Jean-Luc

Entre les formules choc comme "Tolérance zéro à l'encontre de la pédophilie!" ou "un évêque qui se limite à changer de paroisse un prêtre pédophile est un inconscient. La meilleure chose qui lui reste à faire, c’est de présenter sa démission" et la prise de mesures effectives il y a loin semble-t-il pour le Pape qui vient de refuser la démission de Mgr Barbarin.
Certes, il s'abrite derrière la demande d'appel déposée par ce dernier, mais il semble bien commode de s'abriter derrière la justice des Hommes lorsque l'on refuse de s'y soumettre au prétexte que seule la justice divine importe.
On attendait une réponse du Pape sur le plan moral - domaine ou il est censé disposer de compétences - il entend se positionner sur le plan juridique.
A croire qu'il se moque du monde!
Une décision qui surprend même la Conférence des Évêques de France, c'est vous dire!

Quant au Père de La Morandais, que dire de sa dernière sortie sur la chaine LCI:
Interrogé sur les faits de pédophilie qui gangrènent l’Église il a indiqué que l'« On a toujours l’impression qu’un viol, c’est de la violence. Au départ, je ne crois pas. »
Et d'enchaîner sur le fait que se sont les enfants qui, « spontanément », recherchaient « la tendresse d’un homme ou d’une femme », ajoutant même que « souvent ce sont des gamins en frustration de tendresse ». Puis de conclure: « Vous avez tous observé qu’un gamin, il vient, il vous embrasse sur la bouche ».
Bref, l'Abbé nous explique que les enfants réclament que les prêtres, entre autres, les violent...
Il conviendrait de creuser mais ses propos sont peut-être condamnables, non?