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Message par Meyer Serge Dim 18 Déc - 1:30

À la suite de mon  témoignage publié par Pierre Fontanari sous le titre École catholique d'une ville normande, j'ai été amené à approfondir ma réflexion. Je n’ai cessé de me demander pourquoi l’enseignant en question m’avait choisi plutôt qu’un autre élève comme pour céder à sa perversion. J’ai su plus tard qu’il était pédophile, mieux pédéraste, et que, s’il lui était arrivé de jeter son dévolu sur d’autres garçons, jamais il ne les soumit à la brutalité qu’il exerça sur moi.
Ainsi que je l’ai dit, je sortais d’un orphelinat tenu par des religieuses extrêmement strictes, mais c’était une époque où l’on dressait les enfants, plutôt que de les élever. Je me serais donc abstenu de les critiquer sur ce point si, pour imposer la discipline, elles avaient eu recours à d’autres méthodes que l’utilisation des orties, du battoir à linge, des pinces à pansements qui servaient à nous serrer fortement la langue pour nous dissuader de révéler à l’extérieur ce qui se passait à l’intérieur (car nous fréquentions l’école communale laïque), etc.   Beaucoup d’entre nous souffraient d’énurésie, ce qui nous valait une raclée quotidienne au moyen des orties ou du battoir. Un de mes camarades me confia plus tard que deux jeunes religieuses s’étaient bien amusées, bougie allumée en main, en le menaçant de lui brûler le « zizi » s’il récidivait. Que penser d’un tel geste ? Est-il dépourvu de toute connotation sexuelle ?
Je sais parfaitement que le forum de la Parole Libérée n’est pas une tribune consacrée à la maltraitance des enfants. Si je dépeins ci-dessus le milieu où j’ai vécu avant de fréquenter l’école catholique dont j’ai parlé dans mon message antérieur, c’est que j’en suis arrivé à penser que de tels antécédents ne sont pas étrangers au traitement auquel j’ai eu droit. Mon agresseur avait probablement vite flairé que j’étais différent des autres, lesquels n’avaient connu que la vie familiale. En moi, il devinait la soumission absolue née de la crainte, la possibilité de me posséder tout entier corps et âme : le corps par des actes physiques et la terreur ; l’âme par son chantage avec la statue du Sacré-Cœur, ce qui m’apparaît aujourd’hui comme une tentative de maîtriser mon esprit pour me réduire à l’état d’objet en sa dépendance absolue. Heureusement, l’on a fini par me retirer de ses griffes, des griffes qui ont tout de même laissé des traces que la résilience n’a jamais complètement effacées. Et puis, de passage ans au pays natal, immanquablement, tu rencontres au détour d’un chemin un vieux copain d’école pour te rappeler : « Te souviens-tu de X ? Ce n’est pas ta petite gueule d’ange tristounet qui l’intéressait et qu’il abîmait volontiers, c’était ton corps fluet de gamin qu’il adorait faire frétiller entre ses doigts. »  Comment ne pas s’en souvenir ?
Les années ont passé, les temps ont changé. Les enfants agressés jadis et devenus des hommes ont crié leur colère, hurlé leur désarroi. Presque partout, le scandale a éclaté au grand jour, des poursuites ont été engagées, des coupables et leurs complices sont passés en justice, certains ont obtenu des compensations (mais l’argent ne réussira jamais à effacer le préjudice subi). En quoi peut-il aider, consoler, dans un cas aussi pathétique que celui de l’Amérindien qui fait l’objet de l’article que je joins ?
Serge M

Meyer Serge

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