Pédocriminalité des prêtres, l’Église s’achète une bonne conscience !

Totalement, psystorm.
Il faudrait soulever la question primordiale à l'origine de toute cette souffrance: un jour un religieux quelconque a déclaré que le plaisir sexuel était un péché ... cela a amené toutes les dérives, les frustrations, les tabous, les non-dits sur lesquelles la pédophilie se pose solidement.

Pour moi aucune indemnité ne pourra gommer les préjudices, les souffrances physiques et psychiques que j'ai subis en étant élève à partir de 6 ans d'un établissement catholique dont le sous-directeur était un ("père !") mariste pédophile ("incestueux").
Toutefois je suis entièrement d'accord avec Jean Luc Héry, pour couvrir les périodes de chômage, les 40 ans de psychanalyse et psychothérapies diverses pour réparer les dégâts psychiques et les dispositifs médicaux que j'ai dû subir (pour des dégâts physiques), financés par mes parents et ensuite par moi-même, c'est plus de 40 000€ qu'il faudrait pour couvrir tous ces investissements. Il s'agit comme beaucoup de décisions de l’Église catholique d'une opération marketing (à but de communication pour paraître vertueuse). Mais il n'est pas question de nous faire taire ! Un simple calcul sordide.
Je me suis étonné des réactions lorsque Preynat a déclaré à l'audience qu'il avait lui-même été attouché petit. En effet c'est évident. La plupart de ces prêtres pédophiles ne le sont pas devenus comme cela, c'est parce qu'ils ont rencontré un prédateur dans leur enfance qu'il le sont devenus eux-mêmes en s'identifiant au bourreau. Je suis psychologue/psychothérapeute maintenant et j'ai appris que, quand un enfant est la proie d'un prédateur, il a deux réponses possibles : s'identifier au bourreau ou s'identifier à la victime. S'il s'identifie au bourreau, il devient lui-même prédateur. Ce n'est pas pour défendre Preynat, mais c'est pour montrer la grande responsabilité de l’Église dans la pédophilie de ses clercs. Ce qu'elle ne veut pas voir ni entendre (j'en ai parlé au "monseigneur" de l’archevêché de Paris qui m'a reçu pour recueillir mon témoignage, il a semblé m'entendre, quand il s'agissait de parler de ce que j'ai subi, mais il était complètement sourd quand je lui ai dit que mon bourreau m'avait déclaré à l'époque que ses agissements étaient normaux dan l’Église puisque lui même les avait subis étant petit de la part d'un prêtre.
D'ailleurs il m'est déjà arrivé (j'aurais dû prendre les références à l'époque) de lire des romans du XIX° siècle et d'y trouver des phrases parlant de "curés qui se procuraient du plaisir avec leurs enfants de chœur". Une étude devrait être lancée à travers la Littérature depuis le XVII° siècle montrant que la Société de l'époque connaissait déjà ces agissements pervers.
L’Église actuellement préfère se focaliser sur les prêtres coupables alors qu'elle est la grande responsable de toutes ces maltraitances, la grande productrice de pédophiles. On est loin de l'enseignement du Christ !
Cordialement

Merci Jean-Pierre pour le lancement du sujet.

Prendre en charge le coût financier des soins est un acte de charité minimum: certaines victimes n'ont pas la chance de pouvoir se payer des séances de psy à 80 € non remboursés. C'est un scandale profond. Abîmés par les manquements de l'église, des victimes ne peuvent pas soigner leur souffrance car cela coûte cher. Où est l'église ? Où est la charité chrétienne ?

Je ne suis pas du tout contre l'argent de l'église, pour cette première raison évoquée.
Ensuite, c'est une geste symbolique marqueur de la reconnaissance de leurs erreurs (et même culpabilité). Nous en avons besoin, bien plus que des prières et des belles paroles.

Enfin, dans mon cas (mais je sais que je ne suis pas un cas isolé), j'ai eu de longues périodes sans travailler (donc sans cotisation retraite) car j'étais trop en souffrance... Qu'est-ce que je toucherai à la retraite ? Mes parents ont subvenu à mes besoins quand j'étais très mal, mais quand je serai à la retraite ? Donc oui j'ai besoin des sous de l'église. Soins + avenir.

Après il reste ce qui est inchiffrable: le préjudice "moral". Pour moi : proche du suicide, pas d'enfant, pas de vie de couple, 1ère relation sexuelle à 42 ans, etc ... etc ... Ca c'est inestimable.

2000 € ... c'est un "pourboire", et je n'accepterai pas.
Signer une promesse de confidentialité ... ? Ca ils peuvent se la mettre où je le pense (et je reste poli) !!! Car encore davantage que d'argent, j'ai besoin de vérité et de paroles. Leur promesse de confidentialité serait un crime de plus : c'est révoltant et ça donne juste envie d'aller brûler les évéchés en Belgique !

Jean-Luc

Jean-Pierre MARTIN VALLAS
Cette analyse prouve votre connaissance du sujet. Pour avoir moi-même voulu dénoncer les agissements de prédateurs sexuels (clercs consacrés ou séculiers ayant autorité : directeurs, professeurs dans des établissements scolaires) il m'a été répondu qu'ils ne pouvaient rein faire sinon de déplacer les personnes concernées d'établissements en centre de formation. Ainsi les institutions connaissent les prédateurs sexuels et refusent de les présenter à la justice.
Je n'ose pas aller trop loin dans mon analyse mais chacun peut conclure.
La sexualité est inhérente à la condition humaine. La chasteté n'y changera rien. D'ailleurs dans les dogmes catholiques les exemples de la chasteté ne sont-ils pas Joseph et Marie et à ce que je sache, ils ont procréé. Quant aux vierges qui ont été canonisées après des martyres atroces et en faisant valoir leur chasteté, ceci est d'un autre temps archaïque et révolu qui nous le savons tous, impose le silence à ceux qui sont assujettis aux pressions, aux dictats, aux manipulations de tyrans, de manipulateurs qui n'ont qu'un objectif : garder le pouvoir, les richesses en prenant leurs semblables pour des ignorants.
relevons la tête et marchons libre.
Leur argent qu'il le garde. Notre puissance créative lové au creux de nos reins, dans le fond de notre sexualité, même blessé par leurs actes destructeurs, est une œuvre de liberté au service de la lumière de la compréhension.
Merci
Yean

bien d'accord avec vous Jean Pierre !!! l'argent ne réglera jamais votre souffrance à tout !! Mais sera t'il seulement la reconnaissance de votre souffrance ..... la bataille des chiffres .. quelle horreur dans ces circonstances ! Un engagement à signer ? encore pire.
Les évêques sont contents, on ne pourra pas dire qu'ils n'ont rien fait .... totalement et franchement dégoûtant.
Ils sont complices
REINE

Les évêques ont voté, ils vont mettre en place «Un dispositif de reconnaissance des causes de la souffrance » pour les victimes de prêtres pédo-criminels.
Je suis une victime d’un tel prêtre, (jésuite), et j’ai pu discuter longuement avec une trentaine d’autres victimes. A part une, nulle ne m’a parlé d’argent. Bien au contraire , lors d’un récent entretien, la victime me disait, « je négocierai pour les saigner à blanc et je donnerai cet argent à une association caritative. Il est absolument hors de question que je profite de l’argent provenant de mon agression. »
Une victime, qui s’est fait connaître publiquement, J L Hery, demande le remboursement du coût de ses soins, à la suite de ce traumatisme, 40 000 euros. Ce qui me semble être une obligation de l’Église.
Très loin des 5 000 euros forfaitaires dont on entend parler. Pourquoi un forfait ? Parce que cela permet d’éviter toute discussion avec les victimes ; les écouter, les entendre, n’est pas le souci de l’Église. Ce qui est important est que nos évêques donnent l’impression d’avoir (enfin) agit. Les évêques Belges ont fait pareil il y a quelques années.  2 000 euros en moyenne par victime ! En échange d’une promesse  de confidentialité : la victime devait signer un engagement à ne jamais révéler le nom de leur agresseur, et ne rien dire sur cette procédure.
Et pourtant nos évêques viennent de mettre en place une commission ad hoc : la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) avec comme objectif : « La commission fera les propositions les plus aptes à reconnaître la souffrance des victimes, à corriger les manquements constatés et à prévenir et empêcher la répétition de ces drames, en tirant toutes les leçons du passé. » Mais nos évêques n’ont pas besoin d’attendre ces propositions, ils savent déjà !
JP Martin Vallas