Ascq 1966-1970 cherche coabusé

Qui comme moi, a croisé deux prêtres. Si c'est le cas, j'aimerai échanger.
Merci.
Damien.

Avez-vous essayé le site coabuse qui permet de retrouver (si on a de la chance) d'autres victimes du même agresseur ? Ce site m'a permis de rencontrer une victime du même agresseur ...

Bonsoir, oui j'ai lancé aussi une alerte sur Coabuse mais pas de "match", je désespère pas mais je sais que le délai peut être long surtout que les agresseurs sont morts depuis très longtemps. Merci en tout cas de votre retour.

Bonjour Damien.
Je vous contacte parce que j ai vu que vous cherchez d'éventuelles autres victimes.  J ai été agressée par mon oncle prêtre en Ardeche ainsi que mon frère et ma soeur décédés de leurs traumatismes......  Mon témoignage est sur ce site. Comme vous êtes dans la Drôme,  pas loin de l Ardèche, je tente ! car moi aussi je cherche d autres  victimes de mon agresseur
Bien avec vous. Marie claire

Bonjour Marie Claire,

Merci pour votre message. J'ai pris connaissance de votre témoignage qui laisse sans voix. Que dire? Des vies détruites et même si nous sommes encore vivant, même si nous essayons de panser nos plaies, les cicatrices laissent toujours des douleurs aux grès des évènements, souvenirs, etc qui réveillent nos sens et nous font réagir.

Oui je cherche des personnes comme moi mais sur un secteur géographique qui se trouve dans le nord de la France.

Je crains hélas que le temps et le décès des agresseurs ont effacé ma possibilité de trouver des personnes agressés comme moi à cette époque. Un seul agresseur vit encore aujourd'hui mais il a été condamné et a déjà fait de la prison. A 90 ans passé il finit ses jours dans une institution religieuse.

En 2019, J'ai pu rencontrer l'Archevêque de Lille, mon histoire corrobore avec le parcours d'une partie de mes agresseurs religieux. Mais mon histoire a encore beaucoup de zones d'ombres, des flashs et des souvenirs que je n'arrivent pas à relier entre eux. Ce que j'arrive à mettre en évidence c'est l'organisation possible d'un réseau constitué de plusieurs prêtres et de civils (notaire et chef d'entreprise). Je sais que je n'étais pas le seul enfant concerné. J'en suis là. J'ai aussi beaucoup d'interrogations concernant le déni familial qui aujourd'hui encore persiste et me fait souffrir. Je sens que ma recherche est vaine. Mise à part le prêtre déjà condamné les autres sont morts fin des années 70, j'imagine que les personnes abusés ont enterré leur histoire avec la mort de leur agresseur.
Bref, je suis surement un peu brouillon dans mes explications.

Concernant l'Ardèche, je n'ai pas eu de lien...
Triste à dire mais j'espère que vous trouverez d'autres personnes concernées car je comprends ce besoin de pouvoir partager ce vécu.
Amicalement. Damien.

Bonjour Damien.
Merci bcp pour votre réponse. Avez vous déposé votre témoignage à la c.i.a.s.e ? ( commission indépendante  sur les abus sexuels dans l' église) C est très important de le faire car ils peuvent éventuellement regrouper des informations, et  d autres témoignages qui peuvent être  très utiles . En ce qui concerne le déni familiale,  il faut essayer de vous en détacher le plus possible ....car vous n aurez jamais   comme moi des réponses claires à vos interrogations. Le détachement évite la torture dont nous en avons ABSOLUMENT Pas besoin.concentrez vous sur votre bien-être et sur les valeurs que vous avez en vous , ceci pour vous apaiser. Sincèrement,  Je vous le souhaite. Bien avec vous. Mclaire

Bonjour Damien

Votre récit n'est pas brouillon. Pour moi les faits semblent différents (un curé "adopté" par la famille que l'on appelait "Tonton l'abbé"). Mais on retrouve ces points communs : des faits qui se sont déroulés dans un passé lointain, la difficulté de retrouver des témoins (encore plus des témoins qui veulent parler), les zones d'ombre, le déni familial. J'ai réussi à me détacher de l'église et de ses incohérences. Aujourd'hui mon combat est d'arriver à me détacher d'une forme de déni familial.

Dans l'ensemble ma famille m'a cru, à part quelques énergumènes, d'autant que quand j'ai parlé d'autres langues dans la famille se sont déliés partiellement : je n'ai pas été la seule victime. Malgré tout, même si une certaine parole est possible, je me heurte aux limites de chacun dans leur possibilité d'ouvrir les yeux et les oreilles à la hauteur des crimes qui ont été commis. Certains peuvent entendre plus que d'autres : les faits, et la complicité de l'église. Le mur auquel je me heurte à présent de la part de tout le monde concerne les dysfonctionnements familiaux qui ont permis à notre agresseur d'agir au sein de la famille du milieu des années 50 (15 ans avant ma naissance) jusqu'à ma prise de parole en 2003 (et encore un oncle et une tante sont restés amis avec ce criminel jusqu’à sa mort en 2009). Une dizaine de victimes ou de presque victimes (qui ont réussi à repousser les assauts du prédateurs), des amis de la famille victimes, un oncle et une tante qui savaient mais n’ont rien dit … Le silence domine de tout son lourd poids dans les agissements de ce loup dans la bergerie. Pourquoi a-t-il été impossible de parler dans la famille ? Le poids de la religion, le tabou de la sexualité. Ce qui est une évidence gigantesque pour moi … ne l’est que pour moi malheureusement dans la famille. Personne ne veut remettre en cause le fonctionnement familial. Certains ont été capables de remettre en cause le fonctionnement de l’église. Mais leur demander de regarder notre propre fonctionnement en tant que famille c’est trop demander.

Aujourd’hui que je prends conscience petit à petit que la famille n’a pas joué son rôle premier : me protéger.

Bon courage.

Jean-Luc